Agitips – Framework – Qu’est ce que Scrum, simple ou compliqué

Nous terminons notre série d’articles d’introductions aux frameworks agiles avec le populaire et indétrônable scrum. Il déchaine toutes les passions.

C’est en 1986 que le terme «Scrum» fait son apparition pour la première fois dans l’article d’Hirotaka Takeuchi et Ikujiro Nonaka en 1986, titré «The New New Product Developement» dans Harvard Business Review. Ils ont emprunté le nom au rugby pour souligner l’importance de travailler en équipe dans le développement de produits complexes.

En 1993, Jeff Sutherland teste Scrum avec quelques notions d’XP et le daily scrum avec des équipes et en 1994-95, il obtient des résultats impressionnants. Il embarque Ken Schwaber et bien d’autres dans le voyage.

La première version du « Scrum Guide »: sort en 2010 et la dernière est de 2017. Le guide de Scrum s’est épuré au fil des ans pour devenir un framework qui tient en 16 pages.

Qu’est ce que scrum ?

 

Scrum est cadre de travail (framework) au sein duquel les acteurs peuvent aborder des problèmes complexes et adaptatifs,en livrant de manière efficace et créative des produits de la plus grande valeur possible.

Le Guide de Scrum

Scrum dans le développement logiciel consiste à livrer de manière itérative et incrémentale des fonctionnalités à des clients le plus rapidement possible afin de recevoir des feedbacks au plus vite et ainsi s’assurer de construire le bon produit de la bonne manière.

Le framework Scrum est « simple, léger mais facile à comprendre et difficile à maitriser« . Comme dans beaucoup de jeux ou sports, connaitre les règles du jeu ne fait pas de vous un bon joueur ou un champion.

Scrum se base sur l’empirisme qui consiste à ne s’appuyer que sur les faits passés (prouvés) et à partir de là, expérimenter et s’adapter. Afin de mettre cela en place, il se définit avec 3 piliers transparence, inspection et adaptation.

Les piliers de scrum

 

Transparence: Il s’agit de rendre visibles tous les aspects, étapes du processus, afin que l’équipe soit alignée sur ce qui se passe et possède ainsi les moyens de découvrir s’il y a des couacs dans le processus. On parlera aussi de transparence sur le progrès, sur les problématiques rencontrées ainsi que leurs résolutions. Cela est aussi valable afin de définir un standard commun pour une compréhension commune de la situation.

Inspection: La transparence offre l’opportunité de faire des inspections et ainsi de recueillir des feedbacks Feedback sur le processus, les résultats. les outils.

Adaptation: Il s’agit maintenant de faire évoluer la stratégie en fonction des feedbacks reçus. Le principe d’amélioration continue (KAIZEN) est un pilier fort de scrum.

Les valeurs de Scrum

 

Beaucoup de personnes lorsqu’on parle de scrum vont citer les events ou les artefacts, mais ceux-ci n’existent que pour soutenir les piliers et les valeurs. Faire du scrum signifie mettre ses valeurs et piliers au coeur des décisions.

Fanny Ndengue

Les règles du jeu Scrum

3 rôles, 5 évents et 3 artifacts.

Les rôles

Le Product Owner (PO) est celui qui porte la vision du produit. Il est la voix des parties prenantes et des clients auprès de l’équipe. De plus, il maximise la valeur produite par l’équipe.

L’équipe de développement est responsable de produire une fonctionnalité livrable au client à la fin de chaque itération. Elle est auto-organisée et multidisciplinaire.

Le scrum master s’assure que toute l’équipe suit les règles scrum. Il est tour à tour facilitateur, coach, mentor, leveur d’obstacle, servant-leader, etc. Ici, les 8 postures du scrum master par Barry Overeem traduites en français.

Ces 3 rôles forment la Scrum Team.

Les artifacts

Le backlog de produit ou product backlog est une liste priorisée des fonctionnalités nécessaires à la création du produit. Le Product Owner est responsable de son établissement et de sa mise à jour.

Le backlog de sprint est la liste de fonctionnalités que l’équipe de développement s’engage à terminer lors d’une itération. L’équipe de développement en est le responsable.

L’incrément est ce que produit l’équipe à la fin d’une itération. Il respecte la définition de fini ou Definition Of Done établit par l’équipe. L’incrément doit pouvoir être déployé auprès des clients. La somme des incréments forme l’incrément.

Les évents

Le sprint est le coeur du framework, c’est là où la magie se passe. Elle est d’une durée de 4 semaines ou moins. À la fin de chaque sprint un incrément est créé. Scrum est itératif et incrémental.

Le sprint planning se tient le premier jour du sprint. C’est un évent pendant lequel le Product Owner présente les fonctionnalités les plus prioritaires. L’équipe de développement échange avec le product owner afin de déterminer l’objectif du sprint ou sprint goal. Ensuite elle pioche selon la priorité dans la liste du Product Owner ce qu’elle s’engage à terminer pour le sprint.

Chaque jour, l’équipe de développement se retrouve autour du Daily afin de discuter de leur avancement, d’identifier et planifier la résolution des points de blocages, et ainsi de s’assurer qu’ils peuvent atteindre le sprint goal. Scrum ne stipule pas que le daily soit debout ou le matin.

À la fin du sprint, l’équipe se retrouve lors de la revue de sprint ou sprint review afin d’inspecter l’incrément livré par l’équipe de développement. Le product valide ou non les fonctionnalités terminées. C’est aussi l’occasion pour les parties prenantes de donner leurs feedbacks. La revue de sprint n’est pas une démo mais un retour sur ce qui a été produit lors du sprint afin d’adapter le backlog de produit et la roadmap selon les feedbacks.

À la suite se tient la rétrospective du sprint ou sprint rétrospective où l’équipe cette fois-ci inspecte le process et s’adapte afin de s’améliorer dans le futur sprint.

Scrum c’est simple mais difficile

Scrum impose de respecter ces points sinon le framework utilisé ne sera pas scrum.
Il donne les objectifs mais ne dit pas comment les atteindre
Scrum donne des préconisations sur la taille des équipes, sur la manière de tenir le daily ainsi que de gérer les backlogs ou de faire du backlog refinement.
Mais ce n’est que cela, une liste des recommandations.

Parce qu’il n’est pas assez prescriptif beaucoup de personnes pense que c’est du charlatanisme. En tant que Scrum master, Il m’a été difficile d’implémenter Scrum et comme beaucoup de débutants, ja’ fait du DO et non du BE Scrum. Si l’on ne s’attarde qu’à mettre les rituels en place, les résultats vont arriver mais seront éphémeres. Apprendre à l’implenter prend des années.

Dans un prochain article, j’évoquerai mon parcours de testeur à scrummaster et coach agile.

Comme toujours n’hésitez pas à liker, partager, faire des feedbacks.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *